Au temps des Samourais

 Pendant le Japon médiéval, les guerriers étaient rompus au maniement des armes, Chaque clan se devait de posséder des techniques secrètes recherchées. Les chefs de clans appelés daimyos conservaient leurs connaissances. Dès le Xème siècle se codifia la tradition martiale japonaise dans le BUSHIDO.
Le BUDO japonais est relié à l’histoire du Daito Ryu, littéralement école du Grand Est.


Le clan médiéval japonais des « TAKEDA » remonte à Shinra Saburo MINAMOTO no Yoshimitsu. Il était un très grand samourai, chef de guerre, champion de sumo, poète et musicien. Il est connu comme le premier, au Japon, à avoir étudié le corps humain en utilisant les hommes tués au combat pour comprendre l’effet des coupes, des frappes, des clés. Ce grand guerrier, fut nommé gouverneur de la province de Kai en reconnaissance des hauts faits durant les guerres de Gosannen no Eki (1083-1087). Il était l’héritier d’un art de combat du clan Genji, le Tegoi. Yoshimitsu a vécu dans le château Saburo Daito à Oe. L’un de ses descendants, YOSHIKYIO s’installa dans le village de TAKEDA et en pris le nom. Le clan se fortifia au fil des siècles en poussant très loin le développement des techniques de défense. TAKEDA Harunobu « SHINGEN » (1521-1573), marque l’histoire des TAKEDA. L’histoire de ce célèbre Daimyo est particulièrement connue grâce au film d’Akira Kurosawa « Kagemusha ». Devant les lourdes menaces que faisaient peser sur le clan TAKEDA les clans ODA et TOKUGAWA,en 1574, TAKEDA Kunitsugu vint s’installer à Aizu sur la demande de son oncle Harunobu. L’année suivante l’armée du clan TAKEDA fut battu, ce qui entraîna l’invasion de la province de Kai et le seppuku du Daimyo KATSUYORI, fils de SHINGEN. Konitsigu fut accueilli par MORIUJI Ashina, chef du clan d’Aizu, et en reconnaissance accepta d’y enseigner le fameux et renommé art de combat des TAKEDA, sous le nom de l’Aiki In Ho Yo. En 1643, HOSHINA Masamori devint le chef du clan d’Aizu. Ce daimyo était apparenté au clan TAKEDA et il fut pendant 20 ans le conseillé aux Shoguns TOKUGAWA. Il modifia le style pour en faire un art de maintien de la paix dans le Palais : l’Oshikiuchi. Il étudia aussi l’école de sabre Hono Ha Itto Ryu. Il exigea que ces écoles soient transmises par tous les successeurs à la tête du clan d’Aizu. C’est la famille SAIGO qui au fil des générations assurera cette transmission. Le travail a retenu toute l’attention du Shogun qui demanda au clan d’Aizu de former ses gardes personnels. TAKEDA Soemon (1758-1853), prêtre shinto habile dans plusieurs arts de combat, transmit les secrets de l’Aiki In Ho Yo et de l’Oshikiuchi à son fils TAKEDA Sokichi ainsi qu’à SAIGO Tanomo, du clan d’Aizu. Ce dernier a commencé son apprentissage dès l’âge de 10 ans, pour, plus tard, devenir O Karo (grand intendant) du clan d’Aizu. Dans cette période troublée appelée Guerre de Boshin, SAIGO Tanomo à la tête de l’armée du clan d’Aizu fut défait à en 1868 par des armées plus nombreuses et mieux préparées. Le clan d’Aizu fut envahi et le château Tsurugajo à Aizu assiégé. Le clan fut quasi décimé, la plupart des dignitaires périrent ou se firent seppuku. Ayant échappé à la mort, SAIGO Tanomo se retira sous le nom de HOSHINA Genshin en tant que grand prêtre du temple des TOKUGAWA à Nikko.
En perdant une grande partie de sa famille, il dut chercher un successeur pour préserver l’Art du clan d’Aizu.

Transmission du BUDO japonais

La restauration de la dynastie MEIJI, en 1868, fut donc un tournant dans l’histoire du Budo et la naissance du Japon moderne : Les daimyos féodaux furent expropriés, les privilèges des samouraïs abolis et le port du sabre interdit en public. Le seigneur SAIGO Tanomo, devenu prêtre, décida alors d’autoriser l’enseignement de ces techniques, véritable trésor martial et culturel, à certaines personnes à l’extérieur du Clan.
TAKEDA Sokaku (1860-1943) avait eu droit à l’enseignement de son père TAKEDA Sokichi dès son plus jeune age, puis il completa aussi son savoir martial par l’école de sabre Jiki Shinkage Ryu et l’école de lance l’Hozoin Ryu.
En 1898, TAKEDA Sokaku reçu des mains de SAIGO Tanomo, le Menkyo Kaiden d’Oshikiuchi ce qui formalisa tout l’héritage qu’il avait acquis. Il nomma alors son art Daïto Ryu Aïki Ju-jutsu : Daïto Ryu, en référence au nom du château qui appartenait au fondateur du clan, Aïki, en référence à l’ancien art de combat l’Aïki In Ho Yo, Ju-jutsu, qui se traduit par techniques souples. TAKEDA Sokaku, fut ainsi le premier enseignant martial au sens moderne, il s’installa dans un dojo sur une île au nord du Japon, à Hokkaido.
De 1920 à 1931, le grand Maître TAKEDA Sokaku transmit à son disciple UESHIBA Moritaka, plus connu sous le nom de Maître UESHIBA Morihei, les connaissances de base et les techniques de son école. L’évolution pacifiste de ces techniques martiales après la seconde guerre mondiale aboutira à un nouvel Art : l’Aïkido moderne.


L’AIKIBUDO est surtout caractérisé par la transmission historique de Maître Mochizuki Minoru dont la formation est d’abord le Kendo, le Judo et le Gyokushin Ryu Jujutsu. Gyokushin signifie « Esprit sphérique ». Cette richesse technique a donné l’ossature et l’esprit de son Art. En 1930, il sera assistant de Morihei Ueshiba mais en 1931, il ouvre son propre dojo sur Shizuoka et il nommera son Art : le Yoseikan Jujutsu.
En 1951, Maître Mochizuki fut envoyé en Europe pour deux ans en mission culturelle officielle, pour faire la démonstration des arts martiaux japonais (Judo, Aikido, Karaté). Sa propre expérience martiale fut connue en Europe sous le nom d’Aïkido-Jujutsu. Un jeune judoka français, Jim ALCHEIK décida de suivre l’enseignement directement au Japon dans le Dojo Yoseikan, qui signifie « Maison de l’éducation et de la droiture ».
Jim ALCHEIK revient en France en 1957 pour représenter officiellement l’Aïkido-Jujutsu du Yoseikan. Il créa la Fédération Française d’Aïkido-Taijitsu et de Kendo. Hélas 5 ans plus tard, en 1962, Jim ALCHEIK disparut tragiquement dans un attentat en Algérie alors qu’il combattait l’OAS pour la France.
Pour assurer l’avenir de l’Aïkido-Jujutsu, Alain FLOQUET, l’un des assistants de Jim ALCHEIK, de formation policière, déjà plus jeune 2ème Dan au niveau national, pris contact avec Maître MOCHIZUKI, qui envoya son fils Hiroo MOCHIZUKI pour développer son art.
En 1966, Alain FLOQUET fut nommé Directeur Technique de l’école d’Aïkido-Yoseikan pour la France.
En 1974, il fonda le Cercle d’Etudes et de Recherche sur l’Aïkibudo (C.E.R.A).
En 1978, le Maître MOCHIZUKI Minoru lui délivra le grade de 7ème Dan et le titre de « Kyoshi ».
Son Art prit officiellement le nom d »AIKIBUDO » le 19 mai 1983 lors d’une réunion organisée en l’honneur de Maître Minoru MOCHIZUKI qui lui donna son plein accord. Il renoua alors également avec l’école mère et l’héritier du Daito Ryu Aïki Jujutsu, TAKEDA Tokimune, fils du grand Maître TAKEDA Sokaku, qui lui confia la mission de le représenter. Il intégra cette connaissance historique de l’Aïki-Jujutsu dans son enseignement de l’Aïkibudo, aux côtés de celle de l’école d’armes du Katori Shintô Ryu proposée par Maître Sugino Yoshio.
En 1983 l’Aïkibudo de Maître FLOQUET et l’Aïkido de Maître TISSIER fondent ensemble la Fédération Française d’Aïkido, Aïkibudo et Affinitaires (F.F.A.A.A.).
De par l’action de Maître Alain FLOQUET et de ses nombreux Kodanshas, l’école « AIKIBUDO » est reconnue et se propage dans le monde entier. Son programme pédagogique permet de combiner « tradition et évolution », dans le respect des écoles traditionnelles du patrimoine martial japonais.

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